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Jacquard tissé

Lorsqu’il y a plusieurs mailles consécutives d’une même couleur dans un motif jacquard, il est préférable de tisser les fils sur l’envers pour ne pas avoir de longs fils tirés. Je tisse mes fils dès qu’il y a plus de 3 mailles d’une même couleur côtes-à-côtes, mais ce chiffre peut varier en fonction de vos préférences et du type de laine utilisé.

Selon votre façon de faire le jacquard, les deux fils sur un doigt ou une couleur par main, la façon de faire est différente. Voici les deux méthodes expliquées.

Première méthode : avec une couleur par main

Le choix de l’emplacement des couleurs est important dans le cas du jacquard tissé. De l’avis de tricoteuses expérimentées, le résultat du jacquard est plus beau si la couleur de fond est sur la main droite, et la couleur de motif sur la main gauche (dans le cas d’une droitière qui tricote à l’anglaise). De toutes façons, il est plus facile de tisser la couleur de motif, et habituellement c’est cette couleur qui est la moins présente dans le jacquard, et donc la plus susceptible d’être tissée.

C’est tout simple !. Cette méthode n’est pas valable pour un tricot sur l’envers, et de même il semble impossible physiquement de tisser la couleur rouge dans ce cas-précis. Ce que je fais : si ma couleur blanche est plus présente sur un rang, ou à un endroit précis du tricot, j’inverse momentanément mes couleurs, je me retrouve donc avec le blanc sur la main droite, et le rouge sur la main gauche. Clair ?!


Deuxième méthode : avec les deux couleurs sur le même index

Probablement plus difficile à expliquer et à comprendre… dans ce cas, il n’y a pas trop d’importance dans le placement sur l’index des couleurs. On tisse comme on peut, mais si vous tissez par exemple le fil blanc, il est préférable que ce fils soit à l’avant du doigt comme dans le cas présent. S’il est sur l’arrière, il en résultera une maille « torse » qu’il faudra tricoter dans le bon sens au rang suivant.

Il est possible sur le même principe de tisser le fil rouge plutôt que le fil blanc, la torsion se fait alors dans l’autre sens. De même, il est possible de tisser vos fils sur l’envers de l’ouvrage. Cependant, personnellement je n’utilise cette technique des deux fils sur l’index que si je ne peux pas faire mon jacquard à deux mains, car cela à tendance à resserrer un peu plus l’ouvrage.

Jacquard avec 2 couleurs

Il existe plusieurs méthodes pour faire le jacquard. La plus couramment utilisée est celle qui consiste à laisser pendre le fil inutilisé. Mais si l’on n’y fais pas attention, lors des changements de couleurs, les fils peuvent s’emmêler. Il existe au moins deux autres manières, qui résolvent ce problème.

Première méthode :

Cette méthode consiste à mettre ensemble sur l’index droit les deux fils utilisés.
On tricote alors alternativement l’une ou l’autre des couleurs.


Deuxième méthode :

Cette deuxième méthode, la plus ancienne, consiste à mettre une couleur sur l’index droit, et l’autre couleur sur l’index gauche.

Côtes bicolores

Les côtes bicolores sont souvent employées dans les pulls Fair Isle. Elles apportent une touche très particulière. Dans notre exemple, la couleur rouge est employée pour faire les mailles endroit (sur l’endroit) et la couleur bleue pour faire les mailles envers (sur l’endroit).

Bordure traditionnelle Sami

Appelée aussi « Braided edge« , cette bordure traditionnelle orne les moufles Sami et norvégiens, en remplacement des côtes. On peut la faire de deux couleurs, ou unie.

Pour obtenir une belle bordure, il faut toujours commencer le premier rang par des mailles dans les coloris alternés. Dans le cas d’un « braided edge » au milieu d’un ouvrage, ça ne pose pas de problèmes particuliers, il suffit au rang précédent d’alterner une maille couleur A, une maille couleur B. Mais dans le cas d’une bordure, il faut faire le premier rang de montage un peu différent.

Nous allons utiliser un montage avec deux fils (largement connu en France), mais en utilisant les deux couleurs qui vont nous servir ensuite pour la bordure, le troisième fil sera fonction de votre choix pour la lisière du montage (ici, j’ai choisi de faire la lisière noire).

Relever des mailles avec un crochet

A l’aide d’une aiguille circulaire de 80 cm de longueur, il est plus facile de relever les mailles pour faire la bordure. Pour cela, on utilise un crochet.

On peut, de cette manière, relever en une seule fois toutes les mailles nécéssaires pour l’encolure (et les bordures, dans le cas d’un gilet comme ici). Il suffit simplement de tricoter en allers-retours ensuite avec l’aiguille circulaire, ou en utiliser deux, exactement comme on le ferait avec des aiguilles classiques.

Arrêt avec 3 aiguilles

Cet arrêt, facile, permet de fermer du même coup des épaules entr’elles. Il se fait sur l’envers du travail pour un arrêt discret dans le cas d’un jacquard par exemple, ou sur l’endroit. Dans ce cas, il forme une chaînette décorative. L’arrêt avec 3 aiguilles (3 needles bind-off en anglais) donne une fermeture solide aux épaules. Pour cet arrêt, les mailles des épaules ne doivent pas avoir été fermées. Les mailles doivent être mises en attente sur des aiguilles.

Grafting sur mailles envers

On connaît plutôt le grafting sur lisière de mailles endroit, mais il se fait très facilement sur des mailles envers.

Arrêt extensible pour côtes

Lorsque vous tricotez des chaussettes par la pointe, ou pour finir le bord d’une encolure tricotée en rond, cet arrêt vous permet d’avoir un fini impeccable et extensible.

Après avoir atteint la hauteur voulue en côtes 1/1, tricotez les deux derniers rangs comme suit :
1er rang : tricotez à l’endroit les mailles endroit, et glissez à l’envers. les mailles envers, fil devant l’ouvrage.
2ème rang : tricotez à l’envers les mailles envers, glissez à l’envers les mailles endroit, fil derrière l’ouvrage.
Une fois ces deux rangs accomplis :

Tricoter des perles

On peut facilement « incruster » des perles dans un tricot, plutôt que de les coudre ensuite ; elle tiennent mieux, et font partie intégrante de l’ouvrage.

Il existe au moins 3 méthodes pour tricoter les perles :

  • devant la maille (en glissant le fil qui comporte la perle devant la maille où l’on veut voir apparaître la perle)
  • entre deux mailles
  • dans la maille : méthode expliquée ici

Le feutrage

Parmis les multiples techniques de tricot qui existent, il y a la technique du feutrage. Pourquoi feutrer une laine alors qu’en général nous redoutons toutes de voir feutrer nos plus belles pièces de tricot ?

Le feutrage est une technique amusante et ludique qui permet d’obtenir une matière dense et épaisse, indéformable et dont on ne voit pratiquement plus les mailles. Son application est multiple : petits ouvrages comme des sacs, chapeaux, moufles, chaussons… mais aussi vestes et pulls. De plus, un ouvrage feutré laisse moins passer l’eau à travers de ses mailles, ce qui est d’un avantage certain pour une veste par exemple…

Il faut penser à plusieurs choses avant de se lancer dans une telle aventure. D’abord, pour qu’un tricot feutre bien, il est préférable d’utiliser de la pure laine plutôt qu’un mélange, et bien entendu la laine ne doit pas être traitée « superwash »… Ensuite, il faudra tricoter l’ouvrage avec un numéro d’aiguille supérieur à celui normalement recommandé. Enfin, il faut tricoter une pièce beaucoup plus grande que prévu puisque le fait de feutrer fera également rétrécir la matière. Il est préférable de tricoter d’abord un échantillon, de le mesurer soigneusement avant feutrage et après feutrage, pour connaître le coefficient exact de rétrécissement, et faire vos calculs en fonction.

En résumé, les recettes pour réussir un feutrage :

  • utiliser une pure laine qui n’est pas traitée pour un lavage machine (surtout pas d’acrylique)
  • tricoter lâche
  • réunir en même temps au moins 2 de ces 3 éléments :
    • les frottements
    • du tensio-actif (lessive, savon)
    • des différences de température (passage brutal de chaud-froid)

Voici la technique expliquée à l’aide du « booga bag » :
La laine employée est une pure laine, Kureyon de chez Noro. J’ai tricoté avec des aiguilles de 6 mm, au lieu des 4,5 mm recommandé. Le tricot est très lâche, il n’a aucune tenue avant feutrage.

Avant le feutrage

Avant le feutrage

Une fois la pièce de tricot terminée, l’étape du feutrage commence. Vous avez le choix entre deux techniques, et, comme moi, vous pouvez mélanger les deux méthode !

1- la solution la plus facile, laver tout simplement votre tricot à la machine, à 60 °C, avec des vêtements, jeans, serviette éponge dans la cuve, comme pour une lessive « normale ».

2- la solution pour les plus courageux : à la main… utilisez une grande marmite dans laquelle vous faites chauffer de l’eau à environ 60°C voire plus (même de l’eau bouillante) additionnée d’un peu de lessive. Plongez votre ouvrage dans la marmite, laissez quelques instants, et retirez-le ; je le pose personnellement sur une serviette éponge, je recouvre mon ouvrage de cette serviette et je frotte énergiquement l’ensemble sur une table quelques minutes. Vous devez commencer à voir les premiers effets du feutrage… quand vos bras donnent des signes de fatigue, passer l’ouvrage sous de l’eau froide ; le rétrécissement commence à s’opérer. Pendant ce temps, votre marmite d’eau est toujours en train de chauffer : remettez-y votre tricot et recommencer les différentes étapes : passage dans l’eau chaude, frottement et passage dans l’eau froide au moins 3 fois en tout, ou jusqu’à temps que vous ayez obtenu la consistance et la taille désirée.

Après le feutrage

Après le feutrage

Et voici le résultat ; on ne distingue plus les mailles, le sac est devenu plus épais et se déforme beaucoup moins.