L’expression « bloquer un tricot » vient du mot anglais « block ». C’est donc un anglicisme. On pourrait dire aussi « mettre en forme un ouvrage », ce qui correspond mieux à cette opération.
On peut bloquer un ouvrage en dentelle pour lui donner sa forme définitive en terme de taille, un jacquard pour rendre le point plus régulier, une bordure qui a tendance à roulotter pour l’aplatir…
Important : le blocage n’est vraiment efficace que pour de la pure laine ou autre fibre d’origine naturelle.
L’effet du blocage est particulièrement spectaculaire sur des ouvrages en dentelle, tricotés avec une laine fine, et des aiguilles relativement grosses (ici, une laine qui mesure 370 m. pour 50 gr, et des aiguilles 4,5 mm).
L’opération est plutôt simple, et il existe plusieurs façons de procéder :
- la manière la plus « traditionnelle » : l’ouvrage est lavé, légèrement essoré, et on le fait sécher selon les dimensions souhaitées. Il existe des formes sur lesquelles on peut épingler un châle, des chaussettes, des bérêts. Le « Wooly Board » sert initialement aux pulls Fair-Isle, mais convient tout aussi bien pour les norvégiens et irlandais. L’ouvrage, en séchant, épouse la forme qu’on lui a donné et la conserve ensuite.
- la méthode plus « moderne » et que j’utilise parce que je n’ai pas la patience d’attendre, consiste à faire passer de la vapeure au-dessus de l’ouvrage. Position « pressing » du fer à repasser (à défaut d’avoir une centrale vapeur), le fer est à quelques centimètres au-dessus de l’ouvrage. La vapeur chaude humidifie la laine et permet le blocage manuel de l’ouvrage. Éventuellement sur les zones où il n’y a pas de point mousse ou de côtes, on peut poser le fer sur le tricot, sans frotter.