Les métiers dit « à peigne-envergeur » sont de petits métiers peu encombrants, parfois pliants, et bon marché. Ils diffèrent des métiers habituels parce qu’ils n’ont ni cadres ni lisses, mais un peigne-envergeur. Ce peigne est rigide, et doté de trous pour laisser passer les fils de chaîne. Avec ce type de métier, on ne peut tisser que de l’armure toile, en contre-partie, cela laisse libre-court à votre créativité.
J’explique ici comment démarrer sur ce type de métier, car il existe très peu de documentation en français. Par contre, je ne vais pas rentrer dans les détails, car il y aurait de quoi écrire un ouvrage 😉
Ce qui suit est surtout un guide de démarrage à l’attention des débutants.
La préparation de la chaîne est la même que pour un métier classique, mais c’est le montage de la chaîne sur le métier qui diffère.
Métier à tisser à peigne envergeur avec tissage en cours.
Vue d’ensemble d’un métier à peigne-envergeur (ou peigne rigide), le Harp de Kromski :
1. Avant-propos
Un excellent ouvrage sur les bases du tissage est disponible en ligne sur le site des métiers à tisser Leclerc (Canada). Sa lecture vous aidera à comprendre ce qui suit.
2. Ourdissage de la chaîne :
L’ourdissage, du verbe « ourdir », signifie couper à la même longueur les fils de chaîne.
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Le Harp de Kromski, est muni d’un ourdissoir au dos du métier. On l’utilise donc en le renversant, sans son peigne. Des tiges en bois sont livrées avec le métier, que l’on enfiche dans les trous à intervalles réguliers.
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Voici une vue d’ensemble du début d’une chaîne sur l’ourdissoir.
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Sur cet exemple je prépare une chaîne relativement courte, mais vous pouvez augmenter sa longueur en faisant faire un circuit plus grand à la chaîne (en allant d’un bord à l’autre de l’ourdissoir par exemple, à plusieurs reprises)
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L’encroix est la partie la plus importante de notre ourdissage. L’encroix consiste en un croisement des fils, et évite lorsque l’on retirera la chaîne, que les fils de celle-ci ne se mélangent.
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Une fois tous vos fils préparés, il est temps de retirer la chaîne. Mais avant cela, il faut prendre soin de lier les fils pour éviter qu’ils ne se mélangent. C’est la principale difficulté de cette étape.
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En particulier, on va lier la zone de l’encroix
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Et puis toutes les autres parties également ; seulement ensuite, l’on peut retirer la chaîne.
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Maintenant que l’ourdissage est terminé, on retire les tiges de bois pour l’ourdissage…
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Et on retourne le métier.
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Si c’est votre première utilisation de votre métier, pour vous aider dans le montage ultérieur de votre chaîne, prenez soin de marque le milieu de votre peigne.
3. Installation de la chaîne sur le métier
Il y a plusieurs façons de faire. J’explique ici un montage de l’arrière vers l’avant.
Installez-vous avec la partie arrière du métier face à vous. Le peigne est installé, en position centrale (il y a 3 positions, haute, basse, et repos).
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La photo montre une pièce en forme de U et une barre en bois. Installez ces deux pièces, qui vous aideront à monter la chaîne.
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Prenez l’encroix de votre chaîne dans votre main comme sur la photo
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Votre chaîne doit être centrée sur le peigne. Le repère est bien utile. Commencez par enfiler 2 fils de chaîne dans 1 rainure du peigne.
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On enfile 2 fils de chaîne dans 1 rainure du métier.
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Enfilage de la chaîne.
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La première étape est terminée, nous allons maintenant enrouler la chaîne sur l’ensouple arrière.
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C’est la partie la plus délicate, car la tension de la chaîne doit être régulièrement répartie. Au besoin faites-vous aider.
Métier face à vous, séparez la chaîne en deux, afin de mieux répartir la tention.
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Tout en maintenant la chaîne, enroulez-la sur l’ensouple arrière.
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Afin que le périmètre de l’ensouple soit toujours constant, utilisez un papier craft épais, ou tout autre papier fort, que vous enroulerez avec votre chaîne. Il existe aussi des baguettes de bois que l’on appelle « vergettes » et qui servent à cela.
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Si vous n’utilisez pas cette méthode, vous aurez des soucis de tension de vos fils de chaîne, car le périmètre aura tendance à être plus petit sur le bords, et plus grand au milieu de l’ensouple.
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Enroulez en surveillant bien votre tension, jusqu’à arriver à l’extrêmité de la chaîne.
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On coupe les fils
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Jusqu’ici, deux fils étaient enfillés dans 1 rainure du peigne.
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Nous allons reprendre 1 fil sur les deux, le retirer de la rainure et le passer dans le trou adjacent
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Notre chaîne est maintenant complètement enfilée
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Nous allons passer à l’attachage des fils sur l’ensouple avant. Installez à nouveau la pièce en U ainsi que la deuxième baguette en bois, près de l’ensouple avant.
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Liez les fils de chaîne 4 par 4 en faisant un « noeud du tisserand »
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Noeud du tisserand
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Lorsque tous vos fils sont attachés, vérifiez que votre chaîne est également tendue.
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Lorsque tous vos fils sont attachés, vérifiez que votre chaîne est également tendue
4. Tissage
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Remplissez une navette (enfin, autant que vous souhaitez)
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On va débuter le tissage par quelques duites d’une autre couleur.
Rappel : le peigne a 3 positions : haute, basse et milieu. Lorsque vous tissez, vous alternez la position basse avec la position haute, ce qui a pour effet de lever alternativement les fils pairs, et impairs, et donc de former l’armure toile.
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Tassez. Changez pour votre fil utilisé dans votre tissage. Vous pouvez maintenant tisser.
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Peigne en position haute, passer la navette dans la chaîne, tassez avec le peigne. Peigne en position basse, passez la navette.
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Tassez.
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Peigne en position haute, paser la navette, tassez…. la toile se forme. Au fur et à mesure que vous vous rapprochez du peigne, bérez la chaîne de l’ensouple arrière et enroulez votre tissage sur l’ensouple avant.
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Un exemple d’une étole en mohair réalisée avec un Harp de 80 cm.
Quelques informations supplémentaires : Vous pouvez utiliser n’importe quels fils en trame. Mais les fils de chaîne devront être solides, résistants à l’usure, et suffisamment fins pour passer dans les trous du peigne. Faites des échantillons avant de commencer.
Maintenant c’est à vous ! Bon tissage.