Choix d’un rouet

Simple ou double-entraînement ?

C’est la première des choses qui m’a rendue perplexe lorsque j’ai dû commencer à faire mon choix d’un rouet. Quelle peut-être la différence entre les deux ? Et pourquoi ?

Dans le cas d’un rouet double-entraînement, la courroie passe une fois sur la bobine, et une fois sur l’épinglier. La différence de rotation entre les deux est donc constante, et nécessite un réglage assez fin de la courroie. Le filage, en contrepartie, est précis et régulier, car la bobine et l’épinglier tournent en permanence tant que l’on pédale, le fil s’enroule donc au fur et à mesure sur la bobine.

Dans le cas d’un rouet simple-entraînement, la courroie ne passe que sur l’épinglier (tension écossaise) ou la bobine (tension irlandaise), l’autre partie tournante (bobine en tension écossaise, ou épinglier en tension irlandaise) étant freinée par un câble annexe. La différence de rotation se fait donc à l’aide de ce câble annexe, appelé aussi « frein », que l’on tend plus ou moins pour ralentir la rotation de la bobine (ou de l’épinglier), permettant au fil de s’enrouler sur celle-ci.

Concrètement, quelle est la différence entre le simple et le double entraînement ?

Dans le cas du simple-entraînement, on va donc laisser se vriller le fil jusqu’à ce qu’il ait la bonne torsion. Puis on le lâche pour qu’il rentre dans la bobine. Lorsqu’on lâche le fil, ce-dernier n’est plus vrillé pendant qu’il va s’enrouler sur la bobine.

Dans le cas du double-entraînement, lorsque le fil est suffisemment vrillé et qu’on le lâche pour qu’il rentre sur la bobine, il continue d’être vrillé tant qu’il n’est pas enroulé sur la bobine.
C’est la différence fondamentale entre le simple-et le double-entraînement. Pour résumer, le double-entraînement permet de faire des fils fins et réguliers, tandis que l’on peut plus facilement faire des fils fantaisies avec un simple-entraînement.

Une ou deux pédales ?

Cela n’a aucune influence sur le résultat du filage. C’est une question de goût personnel. Je me sentais plus à l’aise à l’idée de pédaler des deux pieds comme sur un vélo. De plus, j’ai fait mes premiers essais sur un rouet avec 1 pédale, et j’ai eu un peu de mal à pédaler avec un pied.
Cependant, le fait d’avoir deux pédales offre un atout qui me semble majeur lorsque l’on débute en filage : on peut lancer la roue uniquement avec les pieds, sans avoir à lâcher la toison, étape très délicate quand on n’a pas l’habitude.

Les ratios, c’est quoi ?

Dans la documentation technique de mon rouet Traveller double-entraînement, on peut lire : ratios 5.5, 10 & 14:1
Ce qui signifie que pour 1 tour de roue, mon fil va s’entortiller 5,5 fois, 10 fois ou 14 fois sur lui-même (uniquement en tension écossaise pour ce dernier chiffre).
En clair, j’ai 3 vitesses sur mon rouet, exactement comme sur un vélo. Ce qui me permet de donner plus ou moins de torsions à mon fil tout en pédalant toujours à la même cadence.
Il est plus facile, quand on débute, de commencer par le ratio le plus faible, parcequ’on a ainsi plus de temps pour préparer la toison et l’entortiller.

Cependant, il est intéréssant d’avoir un large choix de ratios. Tout dépend de ce que l’on souhaite obtenir comme fil. Un ratio très bas (4,5:1 par exemple) permet de faire des fils épais et fantaisie, tandis qu’un ratio élevé (20:1) permettra de filer des fibres courtes (coton, angora, poils de chats) et de faire des fils très fins.

Autres critères de choix

La taille d’un rouet peut être un critère déterminant si vous manquez de place chez vous, ou au contraire si vous avez beaucoup de place. Je pensais à tort avant de connaître les rouets, que c’était un objet encombrant.

D’une manière générale (excepté le petit S45), plus la roue a un diamètre élevé, plus le ratio sera élevé, l’inverse est vrai aussi, moins la roue est large, plus le ratio est faible. Les rouets simple-entraînement on toujours un ratio plus élevé que les doubles-entraînement.

Certains rouets ont un cantre à bobine intégré (support pour les bobines, utile lorsque l’on retors deux ou plusieurs fils entr’eux), tandis que d’autres ont besoin d’un cantre annexe. Mes deux rouets ont un cantre à bobine intégré, sur le S45 il est tellement pratique que je n’éprouve pas le besoin d’avoir recours à un cantre annexe, sur le Traveller c’est un peu plus délicat.