Principe du rouet et filage

Tout se passe autour de l’épinglier (appelé aussi peigne), cette pièce qui comporte une multitude de crochets :

Détail d'un épinglier

Détail d’un épinglier

La bobine et l’épinglier ne tournent pas à la même vitesse, c’est cette différence de vitesse qui permet à la toison de se vriller sur elle-même, formant ainsi le brin de laine, c’est la torsion. Si bobine et épinglier tournaient à la même vitesse, la toison ne pourrais pas être tordue, et le fil ne pourrait pas venir s’enrouler sur la bobine.

La courroie est plus ou moins tendue : c’est cela qui permet au fil de venir s’enrouler plus ou moins vite sur la bobine : c’est la tension. La torsion dépend de la tension. Il est nécessaire de régler correctement la tension de la courroie.
Si la courroie est trop tendue, la bobine sera trop freinée, le fil s’enroulera trop vite sans que l’on ait le temps de le travailler. Si la courroie n’est pas assez tendue, c’est l’effet contraire qui arrivera : le fil ne s’enroulera pas sur la bobine.

La toison passe par l’orifice situé à gauche sur la photo, ressort un peu plus loin, et on la place sur les crochets de l’épinglier, après l’avoir bien sûr attachée sur la bobine.
Les crochets sur l’épinglier guident le brin nouvellement créé, afin qu’il soit régulièrement positionné sur la bobine ; on le déplace de crochet au fur et à mesure de sa progression, en respectant l’ordre (ne pas sauter un crochet sous peine de voir son fil emmêlé ensuite !).

La position pour filer

Il faut être à la bonne hauteur pour filer. Les mains ne doivent pas être trop en dessous ou en dessus du trou du fuseau, mais plutôt à la même hauteur (afin d’éviter les frottements). Au besoin, adapter la hauteur du siège à celle du rouet. Ceci pour un meilleur confort autant que pour un bon filage. La meilleure position étant d’être adossé à un siège.

Position pour filer

Position pour filer

Le travail des mains

La position des mains peut varier en fonction du type du rouet. Mais dans la plupart des cas, la bobine étant située à la gauche de la roue, c’est la main droite qui travaille, même si l’on est gaucher.

La maine droite tire la toison, pour délivrer la bonne quantité de laine (la grosseur du fil va dépendre de la quantité de toison délivrée). On appelle cette main qui travaille "la main d'en-bas".

La maine droite tire la toison, pour délivrer la bonne quantité de laine (la grosseur du fil va dépendre de la quantité de toison délivrée). On appelle cette main qui travaille « la main d’en-bas ».

La main gauche (la plus proche de la bobine) quant à elle vérifie le bon degré de torsion du fil. C'est la "main d'en haut". Le fil est maintenu entre le pouce et l'index.

La main gauche (la plus proche de la bobine) quant à elle vérifie le bon degré de torsion du fil. C’est la « main d’en haut ». Le fil est maintenu entre le pouce et l’index.

Technique de filage

Il est impératif de lancer toujours la roue du rouet dans le même sens pour filer. Habituellement, on la lance dans le sens des aiguilles d’une montre, ce qui donne au brin unique une torsion en « Z ».
Pour donner plus de solidité et de régularité à la laine, pour qu’elle soit ensuite plus facile à travailler, il est conseillé d’assembler plusieurs brins. On appelle cette étape le retors.

Pour débuter le filage, on a recours à un fil d’amorçage, comme pour le filage avec un fuseau.

Le retors :
Cette opération consiste à assembler de 2 à 6 fils (voir plus, si nécessaire) pour obtenir un fil unique, plus solide et plus gros.
C’est à ce moment-là que l’on va lancer la roue dans le sens contraire du sens utilisé pour le filage, la plupart du temps dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Cela donnera à la laine une torsion en « S ».
On peut choisir d’inverser les sens : pour le filage, torsion en « S », et pour le retors, torsion en « Z ».