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Jacquard avec 2 couleurs

Il existe plusieurs méthodes pour faire le jacquard. La plus couramment utilisée est celle qui consiste à laisser pendre le fil inutilisé. Mais si l’on n’y fais pas attention, lors des changements de couleurs, les fils peuvent s’emmêler. Il existe au moins deux autres manières, qui résolvent ce problème.

Première méthode :

Cette méthode consiste à mettre ensemble sur l’index droit les deux fils utilisés.
On tricote alors alternativement l’une ou l’autre des couleurs.


Deuxième méthode :

Cette deuxième méthode, la plus ancienne, consiste à mettre une couleur sur l’index droit, et l’autre couleur sur l’index gauche.

Côtes bicolores

Les côtes bicolores sont souvent employées dans les pulls Fair Isle. Elles apportent une touche très particulière. Dans notre exemple, la couleur rouge est employée pour faire les mailles endroit (sur l’endroit) et la couleur bleue pour faire les mailles envers (sur l’endroit).

Bordure traditionnelle Sami

Appelée aussi « Braided edge« , cette bordure traditionnelle orne les moufles Sami et norvégiens, en remplacement des côtes. On peut la faire de deux couleurs, ou unie.

Pour obtenir une belle bordure, il faut toujours commencer le premier rang par des mailles dans les coloris alternés. Dans le cas d’un « braided edge » au milieu d’un ouvrage, ça ne pose pas de problèmes particuliers, il suffit au rang précédent d’alterner une maille couleur A, une maille couleur B. Mais dans le cas d’une bordure, il faut faire le premier rang de montage un peu différent.

Nous allons utiliser un montage avec deux fils (largement connu en France), mais en utilisant les deux couleurs qui vont nous servir ensuite pour la bordure, le troisième fil sera fonction de votre choix pour la lisière du montage (ici, j’ai choisi de faire la lisière noire).

Relever des mailles avec un crochet

A l’aide d’une aiguille circulaire de 80 cm de longueur, il est plus facile de relever les mailles pour faire la bordure. Pour cela, on utilise un crochet.

On peut, de cette manière, relever en une seule fois toutes les mailles nécéssaires pour l’encolure (et les bordures, dans le cas d’un gilet comme ici). Il suffit simplement de tricoter en allers-retours ensuite avec l’aiguille circulaire, ou en utiliser deux, exactement comme on le ferait avec des aiguilles classiques.

Arrêt avec 3 aiguilles

Cet arrêt, facile, permet de fermer du même coup des épaules entr’elles. Il se fait sur l’envers du travail pour un arrêt discret dans le cas d’un jacquard par exemple, ou sur l’endroit. Dans ce cas, il forme une chaînette décorative. L’arrêt avec 3 aiguilles (3 needles bind-off en anglais) donne une fermeture solide aux épaules. Pour cet arrêt, les mailles des épaules ne doivent pas avoir été fermées. Les mailles doivent être mises en attente sur des aiguilles.

Grafting sur mailles envers

On connaît plutôt le grafting sur lisière de mailles endroit, mais il se fait très facilement sur des mailles envers.

Arrêt extensible pour côtes

Lorsque vous tricotez des chaussettes par la pointe, ou pour finir le bord d’une encolure tricotée en rond, cet arrêt vous permet d’avoir un fini impeccable et extensible.

Après avoir atteint la hauteur voulue en côtes 1/1, tricotez les deux derniers rangs comme suit :
1er rang : tricotez à l’endroit les mailles endroit, et glissez à l’envers. les mailles envers, fil devant l’ouvrage.
2ème rang : tricotez à l’envers les mailles envers, glissez à l’envers les mailles endroit, fil derrière l’ouvrage.
Une fois ces deux rangs accomplis :

Tricoter des perles

On peut facilement « incruster » des perles dans un tricot, plutôt que de les coudre ensuite ; elle tiennent mieux, et font partie intégrante de l’ouvrage.

Il existe au moins 3 méthodes pour tricoter les perles :

  • devant la maille (en glissant le fil qui comporte la perle devant la maille où l’on veut voir apparaître la perle)
  • entre deux mailles
  • dans la maille : méthode expliquée ici

Le feutrage

Parmis les multiples techniques de tricot qui existent, il y a la technique du feutrage. Pourquoi feutrer une laine alors qu’en général nous redoutons toutes de voir feutrer nos plus belles pièces de tricot ?

Le feutrage est une technique amusante et ludique qui permet d’obtenir une matière dense et épaisse, indéformable et dont on ne voit pratiquement plus les mailles. Son application est multiple : petits ouvrages comme des sacs, chapeaux, moufles, chaussons… mais aussi vestes et pulls. De plus, un ouvrage feutré laisse moins passer l’eau à travers de ses mailles, ce qui est d’un avantage certain pour une veste par exemple…

Il faut penser à plusieurs choses avant de se lancer dans une telle aventure. D’abord, pour qu’un tricot feutre bien, il est préférable d’utiliser de la pure laine plutôt qu’un mélange, et bien entendu la laine ne doit pas être traitée « superwash »… Ensuite, il faudra tricoter l’ouvrage avec un numéro d’aiguille supérieur à celui normalement recommandé. Enfin, il faut tricoter une pièce beaucoup plus grande que prévu puisque le fait de feutrer fera également rétrécir la matière. Il est préférable de tricoter d’abord un échantillon, de le mesurer soigneusement avant feutrage et après feutrage, pour connaître le coefficient exact de rétrécissement, et faire vos calculs en fonction.

En résumé, les recettes pour réussir un feutrage :

  • utiliser une pure laine qui n’est pas traitée pour un lavage machine (surtout pas d’acrylique)
  • tricoter lâche
  • réunir en même temps au moins 2 de ces 3 éléments :
    • les frottements
    • du tensio-actif (lessive, savon)
    • des différences de température (passage brutal de chaud-froid)

Voici la technique expliquée à l’aide du « booga bag » :
La laine employée est une pure laine, Kureyon de chez Noro. J’ai tricoté avec des aiguilles de 6 mm, au lieu des 4,5 mm recommandé. Le tricot est très lâche, il n’a aucune tenue avant feutrage.

Avant le feutrage

Avant le feutrage

Une fois la pièce de tricot terminée, l’étape du feutrage commence. Vous avez le choix entre deux techniques, et, comme moi, vous pouvez mélanger les deux méthode !

1- la solution la plus facile, laver tout simplement votre tricot à la machine, à 60 °C, avec des vêtements, jeans, serviette éponge dans la cuve, comme pour une lessive « normale ».

2- la solution pour les plus courageux : à la main… utilisez une grande marmite dans laquelle vous faites chauffer de l’eau à environ 60°C voire plus (même de l’eau bouillante) additionnée d’un peu de lessive. Plongez votre ouvrage dans la marmite, laissez quelques instants, et retirez-le ; je le pose personnellement sur une serviette éponge, je recouvre mon ouvrage de cette serviette et je frotte énergiquement l’ensemble sur une table quelques minutes. Vous devez commencer à voir les premiers effets du feutrage… quand vos bras donnent des signes de fatigue, passer l’ouvrage sous de l’eau froide ; le rétrécissement commence à s’opérer. Pendant ce temps, votre marmite d’eau est toujours en train de chauffer : remettez-y votre tricot et recommencer les différentes étapes : passage dans l’eau chaude, frottement et passage dans l’eau froide au moins 3 fois en tout, ou jusqu’à temps que vous ayez obtenu la consistance et la taille désirée.

Après le feutrage

Après le feutrage

Et voici le résultat ; on ne distingue plus les mailles, le sac est devenu plus épais et se déforme beaucoup moins.

Bloquer un tricot

L’expression « bloquer un tricot » vient du mot anglais « block ». C’est donc un anglicisme. On pourrait dire aussi « mettre en forme un ouvrage », ce qui correspond mieux à cette opération.

On peut bloquer un ouvrage en dentelle pour lui donner sa forme définitive en terme de taille, un jacquard pour rendre le point plus régulier, une  bordure qui a tendance à roulotter pour l’aplatir…

Important : le blocage n’est vraiment efficace que pour de la pure laine ou autre fibre d’origine naturelle.

L’effet du blocage est particulièrement spectaculaire sur des ouvrages en dentelle, tricotés avec une laine fine, et des aiguilles relativement grosses (ici, une laine qui mesure 370 m. pour 50 gr, et des aiguilles 4,5 mm).

Un châle avant le blocage

Un châle avant le blocage

le même après le blocage

le même après le blocage

L’opération est plutôt simple, et il existe plusieurs façons de procéder :

  • la manière la plus « traditionnelle » : l’ouvrage est lavé, légèrement essoré, et on le fait sécher selon les dimensions souhaitées. Il existe des formes sur lesquelles on peut épingler un châle, des chaussettes, des bérêts. Le « Wooly Board » sert initialement aux pulls Fair-Isle, mais convient tout aussi bien pour les norvégiens et irlandais. L’ouvrage, en séchant, épouse la forme qu’on lui a donné et la conserve ensuite.
  • la méthode plus « moderne » et que j’utilise parce que je n’ai pas la patience d’attendre, consiste à  faire passer de la vapeure au-dessus de l’ouvrage. Position « pressing » du fer à repasser (à défaut d’avoir une centrale vapeur), le fer est à quelques centimètres au-dessus de l’ouvrage. La vapeur chaude humidifie la laine et permet le blocage manuel de l’ouvrage. Éventuellement sur les zones où il n’y a pas de point mousse ou de côtes, on peut poser le fer sur le tricot, sans frotter.